Cancers: L’activité physique comme outil de prévention

Au Québec, encore aujourd’hui, en moyenne 142 personnes par jour ont reçu un diagnostic de cancer. En 2011, le cancer représentait environ 30% des causes de mortalité1, ce qui lui confère encore la première place pour les causes de décès au Canada. Toutefois, suite aux progrès qui ont eu lieu au niveau de la recherche, nous avons la chance de voir de plus en plus de survivants du cancer2. En fait entre 1992 et 1994 et entre 2006 et 2008, les taux de survies ont augmenté de 56% à 63% pour tous les cancers combinés.

Facteurs de risques

Certains facteurs de risque, dits « internes », sont liés à notre âge ou à notre histoire familiale. En effet, même si des cancers peuvent apparaître à tout âge, ils sont plus fréquents au fur et à mesure que nous vieillissons. Toutefois, certaines personnes présentent plus de risques de développer un cancer que d’autres parce qu’à leur naissance, elles portent certaines mutations dans un ou plusieurs de leurs gènes. D’autres facteurs de risque, dits « externes », sont liés à nos comportements ou à notre environnement. Parfois sous-estimés, ils sont pourtant responsables de plus de cas de cancers que ceux générés par l’âge ou l’hérédité.

Les 5 principaux facteurs de risques sont:
  • Le tabagisme;
  • La consommation d’alcool;
  • Les habitudes alimentaires;
  • Le manque d’activité physique;
  • La surcharge pondérale.

Prévenir le cancer

Selon le Dr Richard Béliveau, « 75% des cancers pourraient être prévenus en modifiant notre mode de vie »3. En effet, selon le Fonds Mondial de la Recherche contre le Cancer publié en 2007, on estime que 30% de tous les cancers sont directement reliés à la nature du régime alimentaire des individus, ce pourcentage pouvant même atteindre jusqu’à 70% dans le cas des cancers du système gastro-intestinal (Oesophage, estomac et côlon).

Les recommandations indiquent qu’il faut être actif au moins 30 minutes par jour. Les études démontrent toutefois que pour être optimale, cette dépense d’énergie doit s’accompagner d’une modification globale des habitudes de vie chez les personnes qui consacrent de très nombreuses heures à des activités sédentaires. De plus, avec l’arrêt du tabagisme, l’activité physique constitue la modification qui peut offrir le plus de bienfaits pour la santé, comme la prévention non seulement du cancer, mais aussi des maladies chroniques en général.

Selon des données récentes, l’exercice réduit les risques de cancers de du côlon (de 50%), du sein (chez la femme ménopausée, de 30-40%) et de l’endomètre. Nous devons lutter contre la sédentarité4. Passer des heures en position assise augmente de 66 % le risque de cancer de l’endomètre et de 21 % celui de cancer du poumon.

Importance de l’activité physique suite aux traitements du cancer

Les cancers laissent des marques qui ne sont pas seulement liées à des chirurgies, mais sont parfois aussi au niveau affectif. Pour certains, les symptômes peuvent disparaître rapidement et pour d’autres personnes, rester pendant plusieurs mois. Que ce soit de la fatigue (ressentie chez 80% des survivants du cancer), de la douleur (30%), de l’anxiété et dépression (70% craignent une récidive), de l’insomnie (30 à 50%) et des capacités cognitives affectées (chemobrain), l’activité représente une méthode efficace pour leurs améliorations.

Selon l’étude de Ballard-Barbashe5 de 2012, il a été démontré que la pratique d’activité physique quotidienne permet de diminuer de 30 à 40 % les récidives de cancer du sein et colorectales. De plus, selon l’étude de Courneya et al.6 de 2009, le succès des traitements du lymphome est augmenté de 15,6%.

Références

  1. Statistique Canada « Les dix principales causes de décès, 2011 » (Consulté le 02 février 2017).
  2. Société canadienne du cancer « Statistiques canadiennes sur le cancer 2016 » (Consulté le 02 février 2017).
  3. BÉLIVEAU, Richard et Denis Gingras (2014) « Prévenir le cancer: Comment réduire les risques ». Edition Trécarré
  4. Nature Rev. Cancer 2008; 8: 205-211.
  5. Ballard-Barbash (2012). Physical activity, biomarkers, and disease outcomes in cancer survivors: a systematic review. Journal of the National Cancer Institute, 104(11), 815-840.
  6. Courneya et al. (2009). Predictors of follow-up exercise behavior 6 months after a randomized trial of exercise training during breast cancer chemotherapy. Breast Cancer Research and Treatment, 114(1), 179-187.
Par Simon Trudel, Kinésiologue B.Sc. Accréditation FKQ, FMS, CDESL
4 octobre 2017
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